Les mots dont les sens s'opposent : les antonymes

Définition

Les antonymes[1] sont des mots qui ont une signification contraire. Ils forment souvent un couple, comme par exemple devant/derrière, en avant/en arrière, provisoire/permanent, définitif/passager.

On distingue plusieurs types d'antonymie :

  • Les antonymes contradictoires (ou complémentaires) : vivant/mort

« Le petit chat est mort » (Molière) implique Le petit chat n'est pas vivant.

Cela signifie que le petit chat ne peut être que vivant ou mort, qu'il ne peut être à la fois vivant et mort. Et être à moitié-mort... c'est être encore vivant !

Autres exemples : ouvert/fermé, présent/absent, marié/célibataire...

  • Les antonymes contraires ou « gradables » : grand/petit, pauvre/riche...

Ces mots sont les extrêmes d'une échelle graduée. Pour ces mots-là, la négation de l'un n'entraîne pas nécessairement la négation de l'autre : Le chat n'est pas riche ne signifie pas le chat est pauvre.

Remarque : en théorie, le chat n'est pas pauvre ne signifie pas le chat est riche... mais très souvent, quand on dit de quelqu'un qu'il n'est pas pauvre, on signifie quand même qu'il est riche. Cette manière de parler (c'est une figure) s'appelle une litote.

  • Les antonymes réciproques : donner/recevoir, professeur/élève, devant/derrière

Ces antonymes sont permutables : si Pierre est le mari de Juliette, alors Juliette est la femme de Pierre.

AttentionPour que deux mots soient des antonymes, il faut qu'ils appartiennent à un même domaine de sens.

L'adjectif propre sera l'antonyme[1] de sale dans le domaine de l'hygiène. En revanche, propre sera l'antonyme de figuré dans le domaine du sens des mots, de commun dans l'opposition nom propre/ nom commun, de impropre quand on parle de l'emploi d'un mot.

ComplémentPour aller plus loin

Les linguistes ont depuis longtemps souligné la nécessité pour deux mots d'avoir un « élément commun » pour que l'opposition existe. C'est sur cette base qu'on dira que haut et bas sont des antonymes, mais pas haut et rectangulaire par exemple, parce que, de même qu'on ne peut comparer que ce qui est comparable, on ne peut opposer que ce qui est « opposable ».