Troisième groupe : quelques difficultés

Troisième groupe : verbes en –dre et en –tre

Les désinences des verbes du 3ème groupe, au présent, sont le plus souvent les mêmes que celles du 2ème groupe : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent.

Ainsi : je conclu-s, tu conclu-s, il conclu-t, nous conclu-ons, vous conclu-ez, ils conclu-ent.

Mais très souvent, les verbes du 3ème groupe présentent des difficultés, qui peuvent être liées :

  • à leur base, ces verbes possédant souvent deux bases : tu voi-s, mais nous voy-ons, voire trois bases ou plus : tu boi-s, nous buv-ons, ils boiv-ent,

  • et/ou à leurs désinences, qui peuvent différer de celles du 2ème groupe, notamment à la P3 (il rend-Ø).

Nous soulignerons ici quelques difficultés courantes des verbes du 3ème groupe, comme les verbes en –dre et ­–tre ou comme vendre ou mettre.

Méthode

Lisez et apprenez cette fiche avec une feuille sur laquelle vous conjuguerez, au moins aux P1, 2 et 3, tous les verbes mentionnés. C'est le meilleur moyen d'ancrer des automatismes...

Les verbes en -dre

Cas général

L'essentiel est de retenir que pour la majorité des verbes en –dre, il n'y a pas de désinence de P3.

On n'ajoute rien après la base, ce qui va donner une forme qui se termine en –d : il vend.

Aux autres personnes, les désinences sont normales : on a donc -s, -s, -Ø , -ons, -ez, -ent.

La plupart des verbes en ­–dre n'ont qu'une seule base, que l'on obtient en ôtant le -re de l'infinitif : c'est le cas d'attendre, dont la base est attend- à toutes les personnes.

Les désinences des verbes en -dre (cas général)

Personne

Désinence

Exemple

P1

-s

J'attend-s

P2

-s

Tu attend-s

P3

Ø

Il attend-Ø

P4

-ons

Nous attend-ons

P5

-ez

Vous attend-ez

P6

-ent

Ils attend-ent

Des verbes comme rendre, défendre, tendre, vendre, fondre, mordre, tordre... se conjuguent sur ce modèle : je tords, il tord, nous tordons.

Quelques verbes en –dre ont plusieurs bases, mais les mêmes désinences.

C'est le cas de prendre qui a 3 bases (prend-, pren- et prenn-) : je prend-s, tu prend-s, il prend, nous pren-ons, vous pren-ez, ils prenn-ent.

C'est aussi le cas de coudre, qui a 2 bases (coud- et cous-) : je couds, tu couds, il coud, nous cousons, vous cousez, ils cousent.

Notons que vaincre (qui n'est pourtant pas un verbe en –dre) se conjugue sur ce modèle, avec deux bases (vainc- et vainqu-), et pas de désinence à la P3 : je vainc-s, tu vainc-s, il vainc, nous vainqu-ons, vous vainqu-ez, ils vainqu-ent.

Exception : les verbes en –indre et en –soudre

Les verbes comme peindre, contraindre, joindre... et comme résoudre, absoudre :

  • perdent leur –d dans les bases de P1, 2, 3 (la base est pein- : je pein-s)

  • ont une désinence –t à la P3 : il pein-t, il résou-t

  • et comportent plusieurs bases : je pein-s / vous peign-ez ; il dissou-t / vous dissolv-ez.

Par exemple, craindre se conjugue de la façon suivante :

Les désinences des verbes en –indre et –soudre

Personne

Désinence

Exemple

P1

-s

Je crain-s

P2

-s

Tu crain-s

P3

-t

Il crain-t

P4

-ons

Nous craingn-ons

P5

-ez

Vous craign-ez

P6

-ent

Ils craign-ent

Les verbes comme atteindre, feindre, plaindre, contraindre... se conjuguent sur ce modèle, ainsi qu'absoudre, résoudre ou dissoudre : je résou-s, tu résou-s, il résou-t, nous résolv-ons, vous résolv-ez, ils résolv-ent.

Est-ce parce que cette conjugaison est difficile que l'on voit fleurir le néologisme solutionner, qui a l'avantage d'être un verbe du premier groupe ? Mais l'élégance du discours mérite un petit effort : nous résolvons ce problème a tout de même plus de tenue que nous solutionnons ce problème !

Pour le sens des verbes tels que résoudre/solutionner, émouvoir/émotionner, etc..

Les verbes en -tre

Les verbes en –tre constituent une classe hétérogène. Mettre et paraître, par exemple, n'ont pas le même comportement, ni pour leur base, ni pour leur désinence.

Cela dit, il est possible de simplifier les choses en retenant ceci :

  • Les verbes en –tre ont un –t de moins à leur base qu'à l'infinitif, pour P1, P2 et P3 : la base de mettre est met-, la base de paraître est parai-. Aux personnes du pluriel, la base est différente.

  • À la P3, la forme conjuguée se termine par un –t parfois, ce t appartient au radical, parfois c'est la désinence – mais après tout peu importe.

Cela donne :

Les désinences des verbes en –tre

Personne

Désinence

Exemple

P1

-s

Je met-s, je parai-s

P2

-s

Tu met-s, tu parai-s

P3

dernière lettre :

-t

Il met-Ø, il paraî-t

P4

-ons

Nous mett-ons, nous paraiss-ons

P5

-ez

Vous mett-ez, vous paraiss-ez

P6

-ent

Ils mett-ent, ils paraiss-ent

Se conjuguent sur ce modèle : battre, mettre et leur famille (combattre, débattre, promettre, permettre, démettre, omettre...) et tous les verbes en –aître et en ­–oître : comparaître, connaître, croître, naître...

Sachez que depuis la réforme de 1990, il est recommandé d'abandonner l'usage de l'accent circonflexe sur le i et sur le u, sauf pour les terminaisons du passé simple, du subjonctif, et dans de très rares cas d'ambiguïté comme il croît (verbe croître), pour éviter la confusion avec il croit (verbe croire). En effet, l'accent ne joue aucun rôle phonétique et son emploi ne peut être justifié par l'étymologie.

Cela dit... cette suppression recommandée de l'accent n'est pas pleinement entrée dans les usages. Pour ne pas contrarier les correcteurs, il est prudent de suivre l'ancienne règle : tous les verbes en –aître et en –oître prennent un accent circonflexe sur le i quand celui-ci précède un -t : naître, je nais, il naît.

Finalement

Tous les verbes en tre, en -indre et en -soudre se terminent par les lettres -s, -s, -t, ons, ez, ent, mais pas les autres verbes en ­-dre, qui eux se terminent par les lettres -ds, ds, d, dons, dez, dent.