Les bons réflexes

Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

— Baudelaire, « À une passante »

Le monde appartient à ceux qui se lèchent tôt.

— Philippe Geluck

Le verbe s'accorde en personne et en nombre avec ce que remplace le pronom qui (on appelle ce que remplace qui un antécédent) : ainsi,

  • dans le vers de Baudelaire, savais s'accorde avec toi parce que qui remplace toi (et donc la forme du verbe est savais : toi, tu le savais) ;

  • dans le proverbe détourné de Geluck, se lèchent s'accorde avec ceux (pronom démonstratif qui désigne un ensemble d'humains qui sont précisément les humains qui se lèvent tôt, pardon, qui se se lèchent tôt).

En français, l'antécédent de qui est normalement placé juste avant ce dernier :

Exemple

Candide tourna les yeux vers un château qui avait l'air abandonné. (un château est repris par qui)

Si l'antécédent est un groupe nominal qui contient plus qu'un nom (par exemple un nom avec un adjectif épithète ou un complément du nom), il faut repérer le nom qui est le noyau du groupe :

Exemple

  • Candide tourna les yeux vers un château hanté qui avait l'air abandonné.

  • Candide tourna les yeux vers un château en ruines qui avait l'air abandonné.

  • Candide tourna les yeux vers le château des rois de France qui avait l'air abandonné.

Dans ces trois exemples, c'est toujours château qui impose l'accord à avait, il est le nom noyau du groupe repris à chaque fois par qui. Quel que soit le château (hanté, en ruines, des rois de France), il a l'air abandonné.