Le figement lexical avec noms de lieux
Dans cet entraînement, vous allez travailler sur le figement lexical intégrant des toponymes (noms de lieux), sur le modèle C'est + Nom Propre en tournure affirmative ou négative. Le nom propre dans ces expressions ne désigne plus un lieu mais des valeurs associées à ces lieux et déposées dans les savoirs partagés.
Retrouvez le sens de ces expressions.
Ensuite, amusez-vous à trouver vous-mêmes des expressions sur ce type, et partagez-les sur le forum.
Exercice
Pénurie de facteurs à Mantes-la-Jolie. Depuis plusieurs semaines, la distribution du courrier est perturbée sur la commune et douze autres environnantes, en raison d'un sous-effectif chronique au centre de tri. (...) Pour les employés de la Poste, le problème s'explique par des mesures d'économie. « Ils n'ont pas d'argent pour recruter, dénonce un agent. Ils prennent des intérimaires qui ne sont pas formés et qui se découragent très vite face à la charge de travail. Résultat, quand nous sommes 70, c'est l'Amérique, alors qu'il faudrait une centaine de personnes. » (Le Parisien)
Votre choixChoix attenduRéponse
Dans les paroles de ce facteur, l'expression « C'est l'Amérique » signifie « c'est le maximum qu'on puisse avoir », bien entendu dans un sens ironique, puisque 70 n'est pas un effectif suffisant.
Cette expression est souvent employée positivement au sens de « c'est merveilleux », « c'est le summum », avec l'idée d'un maximum sur une échelle d'intensité, l'Amérique représentant une sorte d'absolu de la quête, un lieu chargé de rêves et à conquérir.
Exercice
High-tech : tous les marchés plongent en 2014.
La téléphonie est le secteur qui a le plus pris l'eau au premier trimestre. C'est la Bérézina. Alors que la téléphonie résistait bien jusqu'à présent grâce aux ventes de smartphone, l'étude Temax de GfK pour le 1er trimestre sur les ventes de produits d'équipement montre que tous les marchés de la high-tech sans exception ont plongé.
Votre choixChoix attenduRéponse
Les quatre significations pourraient convenir à l'expression « C'est la Bérézina », mais dans le contexte de l'exemple, seul le sens général de « désastre » convient bien.
Souvent « C'est la Bérézina » est employé pour signifier un degré plus fort que l'échec, comme dans cet autre exemple, tiré de la Presse (2017) : « Aujourd'hui, on espère tout juste un groupe de 15 députés. "Cinq à huit dans le Sud, quatre à cinq dans le Nord, et deux ou trois dans le reste de la France". Ce n'est plus un échec, c'est la Bérézina. Et on cherche vainement les courageux pontonniers pour construire le pont qui sauvera les débris de l'armée frontiste. » À la fin de cette citation, le locuteur évoque « les courageux pontonniers » et « le pont qui sauvera les débris de l'armée » : le locuteur file la métaphore, et développe l'image de la Bérézina, fleuve que l'armée napoléonienne réussit à franchir pour échapper aux Russes qui les poursuivaient lors de la Retraite de Russie (la Bérézina est en effet une « victoire » des Français, mais ce n'est pas l'image qui en est restée).