Le tréma
À la Renaissance, ces deux points suscrits sont importés du grec, où ils avaient à peu près la même valeur qu'en français aujourd'hui : il indiquait que deux lettres devaient se lire séparément.
Notez l'allemand se sert aussi du tréma (Umlaut), mais avec un sens tout différent puisqu'il sert à changer le timbre d'une voyelle !
Le tréma, le plus souvent placé sur le i, indique qu'on doit le prononcer séparément la voyelle qui précède.
Ainsi, dans aïe ! , le tréma indique qu'on ne doit pas prononcer cette interjection comme le verbe « aie »...
Voici quelques mots fréquents qui comportent un tréma : naïf, païen, héroïque, Emmaüs, coïncidence, stoïque, archaïque, haïr (mais : il le hait), ouïe, aïeul, maïs, paranoïa, laïc.
Après un « é », le tréma n'est pas nécessaire : réussir, absentéisme.
Les Rectifications de l'orthographe de 1990 suggèrent de mettre aussi un tréma sur le u de argüer et de gageüre pour signaler que ce u se prononce et que argüer ne doit pas être prononcé comme narguer , ni gageüre comme majeure.
Fondamental : Sur le E, le tréma peut avoir deux rôles :
indiquer que le e se prononce « è », il a alors le même rôle que l'accent grave : on le trouve dans Noël, Israël
indiquer que le « u » qui précède se prononce.
C'est le cas notamment dans 4 mots : la ciguë, exiguë, ambiguë et aiguë (féminins de exigu, ambigu et aigu). Sans le tréma, on prononcerait aigue, comme dans Aigues-Mortes, et « ambigue » !
Depuis la réforme de l'orthographe de 1990, on autorise que le tréma se place non sur le « e » (on a toujours un peu envie de lire « ambiguè »), mais sur le u : ambigüe. Mais les correcteurs d'orthographe ne sont pas tous prêts à évoluer sur ce point !