Ce que dit la grammaire
Dans la phrase déclarative (Arthur aime Clarisse), le sujet précède le plus souvent le verbe, ce qui permet de distinguer le sujet de l'objet, puisque le français ne fait pas varier les mots en fonction du rôle qu'ils jouent dans la phrase, à la différence du latin, qui disposait de « cas », cas nominatif pour le sujet, par exemple. On peut ainsi opposer : Arthur aime Clarisse (Arthur est sujet) et Clarisse aime Arthur (Arthur est objet).
Le sujet peut être inversé dans plusieurs cas :
Dans la phrase interrogative, le sujet est placé après le verbe (on dit qu'il est inversé ou postposé) : Quand vient ton ami ? Mais le français, ayant un ordre des mots assez contraignant, a développé des stratégies pour rétablir l'ordre sujet-verbe :
lorsque la question porte sur le sujet, pas d'inversion : Qui vient ce soir ?
lorsque le sujet est un groupe nominal, il est repris par un pronom qui est lui inversé : Pierre vient-il demain ? (on ne peut pas dire : *Vient Pierre demain ?)
le recours à est-ce que permet de placer le sujet à sa place habituelle avant le verbe : Est-ce que Pierre vient demain ?
à l'oral, l'inversion est remplacée par l'intonation montante : Dis Tonton, pourquoi tu tousses ?
Dans les phrases incises (qui rapportent un discours) : Adieu, répondit-il.
Après certains adverbes : À peine a-t-il dit ces mots qu'il est parti. Remarquez l'orthographe : a-t-il et non *a-t'il ou *a t'il. De même : entend-il et non entend-t-il (le d se prononce t en liaison, aucun t intermédiaire n'est donc requis).
Dans les subordonnées relatives, lorsque le verbe n'a pas de complément : J'habite une colline où coule une rivière.