Ce que dit la grammmaire
Le futur et le conditionnel ont beaucoup de points communs. Leur forme est similaire ; le plus souvent pour les verbes en -er et les verbes en -ir, ils se conjuguent de la manière suivante :
FUTUR | CONDITIONNEL | |
RÈGLE | infinitif + ai, as, a, ons, ez, ont. | infinitif + ais, ais, ait, ions, iez, aient. |
EXEMPLES |
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À quoi servent ces deux temps ?
Tous deux sont propres à exprimer l'avenir :
Le futur exprime l'avenir à partir du présent : Manon pense que je viendrai. Le fait que je vienne est bien ultérieur à la pensée de Manon qui a lieu dans le présent.
Le conditionnel exprime l'avenir à partir du passé : Manon pensait que je viendrais. Le fait que je vienne est ultérieur à la pensée de Manon, pensée qui a eu lieu dans le passé (d'où l'imparfait pensait).
C'est pourquoi le conditionnel est un temps de l'indicatif, comme le futur (et non un mode comme vous l'avez peut-être appris).
Par ailleurs, comme son nom l'indique, le conditionnel peut aussi exprimer des faits soumis à condition ou incertains :
En cas de crue, des milliers d'habitants se retrouveraient sans abri. La condition est exprimée par en cas de crue (= « s'il y a une crue »)
Des manifestations violentes se poursuivraient encore actuellement. Le journaliste qui rapporte ce fait, ne le présente pas comme certain.
Le conditionnel peut aussi atténuer, rendre plus polie une demande : Je voudrais vous demander un service.
Futur et conditionnel dans les phrases hypothétiques
On rencontre ces deux temps dans les phrases qui contiennent une hypothèse. Le futur apparaît, avec le présent, dans l'expression de l'éventuel (fait réalisable dans le futur) :
Si tu viens demain, je serai content.
Le conditionnel apparaît, avec l'imparfait, dans un système qui peut évoquer soit le potentiel (fait réalisable dans le futur, mais moins probable) :
Si jamais tu venais demain, je serais content.
soit l'irréel du présent (fait qui aurait pu arriver dans le présent mais n'a pas eu lieu) :
Si tu étais là maintenant, je serais content.