Noms propres et noms communs

Vous connaissez évidemment les règles de base : on utilise une majuscule après une ponctuation forte (point, point d'interrogation, point d'exclamation et points de suspension), et pour tous les noms propres.

On sait moins que les majuscules doivent être accentuées (ceci est valable surtout pour les textes tapés) : on écrira donc « À la fin » et non pas « A la fin », « Émilie » et non « Emilie » !

L'une des difficultés de la majuscule, c'est qu'il est des cas où l'on peut hésiter sur le statut de nom propre ou de nom commun, car certains noms passent d'un statut à un autre selon le sens ! Ce changement de statut a même un nom savant (l'antonomase). Par exemple on écrira : L'appartement est en bon état (nom commun), mais l'État français (nom propre) .

Voici quelques antonomases courantes :

Un nom commun devient un nom propre :

  • un nom commun désigne une institution : une église (le bâtiment), mais l'Église (l'institution qui regroupe les croyants) ; en bon état, un état de frais, mais l'État français ; une comédie mais la Comédie-Française ; une encyclopédie mais l'Encyclopédie (de Diderot et d'Alembert).

  • un nom de titre désigne un être unique. Les noms de titre sont toujours en minuscule : le général Untel, monsieur Dupont, le président Durand, sauf s'ils désignent un être particulier : Monsieur (le frère du roi Louis XVI), le Général (sous-entendu : de Gaulle), l'Empereur (sous-entendu : Napoléon)...

Un nom propre devient un nom commun :

C'est le cas pour des noms de produits attachés à des régions : le camembert (de la ville de Camembert), le saint-émilion, le bourgogne, le bordeaux, le cantal...

Cela arrive aussi pour certains noms de personnages qui sont entrés dans l'usage commun : c'est un vrai tartuffe (du nom d'un personnage de Molière, type même de l'hypocrite), un style gavroche (du nom d'un personnage de Victor Hugo, type de l'enfant du peuple).