Les anglicismes

On peut distinguer :

Les anglicismes orthographiques :

Un anglicisme orthographique est un mot français écrit de manière incorrecte sous l'influence d'un mot anglais qui s'écrit à peu près de la même manière. Par exemple, le mot adresse est souvent mal orthographié, sous l'influence de address en anglais qui prend deux d. Vous trouverez une liste des principaux anglicismes orthographiques [fr] sur le site de la Banque de dépannage linguistique de l'OQLF (Office Québécois de la langue française). Voir aussi la fiche sur les anglicismes orthographiques du CCMD.

Les anglicismes sémantiques :

Un anglicisme est l'emprunt d'un mot à la langue anglaise. Les emprunts[1] sont des procédés d'enrichissement du vocabulaire, au même titre que d'autres créations (dérivés, composés, etc.). Mais dans le cas de l'anglicisme sémantique, cet emprunt est abusif : il consiste à donner un sens anglais à un mot français. Un exemple fréquent est celui du mot considération. En français, la considération, c'est « l'action d'examiner avec attention quelque chose ou quelqu'un » (TLFi). On peut ainsi dire : Des considérations d'ordre financier ont influencé la décision de la direction. Il ne signifie pas comme en anglais « facteur à prendre en compte » et des phrases telles que Le coût de la main-d'œuvre est une considération importante dans le prix de revient est incorrecte. Voir le site de la Banque de dépannage linguistique de l'OQLF pour les principaux anglicismes sémantiques.

Les anglicismes dits « intégraux » :

Ce sont des emprunts[1] complets, c'est-à-dire autant la forme que le sens, et ce sans adapter ou presque ces emprunts au français. Par exemple, le mot background est très employé en français : dans « Cette grève a pour background (= toile de fond) une récession endémique et une intransigeance patronale croissante » ou « Avec ton background (= ton bagage), tu vas trouver rapidement du travail ». Vous pouvez consulter le site de la Banque de dépannage linguistique de l'OQLF qui vous donne une liste assez complète des ces emprunts intégraux.

Il existe en France une commission d'enrichissement du vocabulaire qui recommande des équivalents français à certains mots étrangers (le plus souvent anglais). Ainsi, pour fake news, la commission recommande information fallacieuse, fausse information, ou le néologisme infox, selon les contextes.

Au Québec, très régulièrement sont organisés des concours de création de mots pour trouver des équivalents français aux anglicismes : ainsi, un étudiant canadien a remporté le 1er prix du jury pour le néologisme qu'il a proposé en remplacement de l'anglicisme small talk : placotille (fusion des termes placotage et pacotille). Placoter, en français du Québec, c'est bavarder, papoter.

Et vous, que proposeriez-vous, par exemple, pour spoiler (verbe anglais qui vient directement d'un verbe en ancien français) ? Puisque, lorsqu'on « spoile » un film, on gâche le plaisir de quelqu'un en lui divulguant la fin, c'est le mot-valise[2] divulgâcher qui a été créé.

Complément

Et pour terminer cette présentation, voici une vidéo humoristique réalisée pour la Journée de la langue française dans les médias audiovisuels « Dites-le en français » :

Dites-le en français

Dans vos écrits, évitez autant que possible les anglicismes, de quelque nature que ce soit, même si c'est le mot qui vous vient le plus spontanément.

Il y a cependant des cas où un anglicisme intégral est possible : lorsque dans un domaine particulier, il n'y a que ce mot qui existe, en attendant que la commission d'enrichissement de la langue française ne propose un équivalent.

À titre d'exemple, voici un ensemble de mots proposés dans le domaine du vocabulaire de l'éducation et de l'enseignement supérieur (liste de termes, expressions et définitions adoptés) : voir le Bulletin officiel du 22 mars 2018