Apprendre à jouer du piano avait été longtemps pour Violette une corvée épouvantable. Mais elle pouvait aujourd'hui s'estiméestimerestimer heureuse que ses parents la lui aient imposéeimposerimposée pendant des années. Sans sa capacité à jouéjouerjouer du piano, Cyrille ne l'aurait pas aiméeaimeraimée. Le jeune homme distinguédistinguerdistingué et élancéélancerélancé avait été touchétouchertouché autant par l'émotion que communiquait son jeu que par le tableau qu'elle formait, installéeinstallerinstallée devant son instrument, ses cheveux relevésreleverrelevés, le corps légèrement inclinéinclinerincliné vers le clavier. Et, depuis leur rencontre, se retrouvéretrouverretrouver auprès du piano était devenu un rendez-vous tacite, une forme de nécessité acceptéeaccepteracceptée, leur danse à eux, leur madeleine.
Quoi de plus banal qu'un canapé. Mais ce canapé-là, il avait une histoire. Des générations de Wilhelm s'y étaient embrasséesembrasserembrassées, avaient fêtéfêterfêté, paresseusement installéesinstallerinstallées en son sein, bien des Noëls en famille. On y avait couché des amis de passage. On y avait installéinstallerinstallé des dizaines de bébés pour les changer. Et, lui-même, qui avait toujours aiméaimeraimé s'y pelotonnépelotonnerpelotonner, pouvait y associéassocierassocier les différentes étapes de sa vie. Certes, il était très abîméabîmerabîmé mais Georges ne pouvait se résignérésignerrésigner à s'en séparéséparerséparer. Tant qu'il ne tomberait pas en poussière, il le conserverait, malgré les demandes réitéréesréitérerréitérées de sa femme.
Baptiste avait, pour terminéterminerterminer, dessinédessinerdessiné un inquiétant navire prêt à lever l'ancre. Qu'avait voulu signifiésignifiersignifier le petit garçon en choisissant de représentéreprésenterreprésenter un curieux bâtiment davantage destinédestinerdestiné à s'envoléenvolerenvoler vers un ailleurs inconnu qu'à naviguénaviguernaviguer ? Il était partagépartagerpartagé. Devait-il s'inquiétéinquiéterinquiéter pour l'enfant ou admiréadmireradmirer sa capacité à créécréercréer un monde imaginaire aussi spectaculaire ? Il trancha : l'univers torturétorturertorturé de l'enfant méritait tout de même qu'un suivi soit envisagéenvisagerenvisagé.
PortéPorterPorter sa famille, voilà la tâche que s'était assignéeassignerassignée Victor dès ses 12 ans. Il savait ne pouvoir comptécomptercompter que sur lui pour éduquééduqueréduquer ses frères. Aussi, l'enfant s'était-il transformétransformertransformé, croyait-il, en un petit adulte privépriverprivé des distractions de son âge. Depuis la mort de sa mère, il suppléait son père, épuiséépuiserépuisé par les heures de travail qu'il accumulait pour subvenir aux besoins de sa famille. Faire se levéleverlever les enfants, les nourrir, emmenéemmeneremmener à l'école les plus jeunes, consoléconsolerconsoler ou grondégrondergronder parfois, exercéexercerexercer l'autorité en attendant le retour du père, tel était son quotidien. Il était très fatiguéfatiguerfatigué, épuiséépuiserépuisé même, mais il ne s'autorisait pas à y pensépenserpenser. Or, Victor, quoiqu'il en ait pensépenserpensé, n'était pas un petit adulte. Combien de temps encore pourrait-il supportésupportersupporter ce poids ?